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Élevage bovin et conflits en Centrafrique (2015)
Julie Roselyne Betabelet, Alexis Maïna Ababa et Ibrahim Tidjani
Article issu de Les Cahiers d’Outre-Mer, revue de géographie de Bordeaux.
« Le 21 novembre 2016 aux environs de Bria, des affrontements opposent deux factions rivales de la Séléka : l’UPC2 d’Ali Darras à dominance peule et le FPRC3, issu d’une alliance entre les Goula, les Rounga et les Arabes. La cause de ce conflit est liée à des querelles pour le contrôle des territoires et des ressources dont le bétail »4. Depuis 2013, la Centrafrique vit au rythme de ce type de violences, qui inclut souvent des éleveurs armés. Ces violences s’inscrivent dans un temps long. Dès 1996, des mutineries éclatent à Bangui. À partir de 2003, une multitude de mouvements rebelles naissent et opèrent dans les régions rurales, suite au coup d’État de François Bozizé. En 2013, la Centrafrique plonge dans un embrasement général autour des affrontements entre la Séléka et les milices anti-balaka. Fortement médiatisé, le conflit de 2013 est marqué par l’ampleur de la violence. Début décembre 2013, le conflit provoque environ 1 000 morts à Bangui en l’espace de quatre jours (Amnesty International, 2013), dans le contexte du début de l’opération militaire français. Ce conflit puise sa source dans des considérations politiques, liées au contrôle du pouvoir, identitaires, avec la cristallisation de l’opposition religieuse entre chrétiens et musulmans, et économiques, autour des luttes de pouvoirs pour le contrôle des ressources.